vendredi 13 avril 2012

Des Paroles, des Actes, mais surtout des Images

Que retenir de ces deux soirées d' "électeurs dating", au cours desquelles les candidats à l'élection présidentielle se sont soumis à l'exercice du Grand Oral ?

Finalement peu de choses sur le fond. Mais ce n'est pas ce qui primait, car à moins de 10 jours du premier tour, les propositions sont dévoilées. C'est la forme qui importe désormais.

Un message est véhiculé à 80% par le non verbal, à 15% par le para-verbal (ton et rythme de la voix) et seulement à 5% par le verbal (sens des mots).

Et en pratique, ça donne quoi?

Décryptage.




Si près de l'échéance, les idées sont émises et les propositions connues. Bref, les dés sont jetés.

Le format de l'émission Des Paroles et Des Actes, lisse et sans goût particulier, relevait plus du grand oral maintes fois répété que du débat pouvant engendrer rebondissements et passion.

Ce ne sont donc pas les prestations individuelles parfaitement calibrées qui sont à analyser, celles-ci n'ayant réservé que peu de surprises.

Les favoris Hollande et Sarkozy droits dans leurs bottes, convaincants pour leur électorat, insuffisants pour leurs détracteurs.

Les outsiders LePen, Mélenchon et Bayrou ont tenu leurs registres, tant par leurs atouts que leurs défauts.

Les plus petits candidats ont pu jouer dans la cour des grands, disposant enfin d'un espace médiatique à heure de grande écoute.

Mais qu'en reste-t-il vraiment ?

Dans des Des Paroles et Des Actes, sur France 2 , ce sont les images qui ont, de fait, largement prévalu sur les mots.

Et en cela, Des Paroles et Des Actes a tenté d'innover.

A l'image de Canal+ s'invitant pour la première fois dans les vestiaires des matchs de football, Guillaume Daret était présent dans les coulisses de DPDA.

Tâche difficile souvent limitée à meubler face à des portes fermées et à commenter des traversées de couloirs, ces images des loges sont toutefois les principales avancées de l'émission.

Le premier soir, alors que Marine Le Pen commençait son speech, le grand écran nous montrait François Hollande pénétrant la loge d'Eva Joly et l'embrassant chaleureusement.

Parole de téléspectateur : plus personne n'écoutait la candidate du Front National.

Tout le monde l'entendait, certes, mais l'attention était focalisée sur cette scène.

Pour Philippe Poutou, avant même ses propos, c'est le ton adopté, son franc parler, qui a marqué.

Son parler vite, son parler cash, son parler vrai, ses mimiques, ses sourires, mais surtout sa spontanéité et son autodérision.

Hier soir, alors que les rumeurs font de François Bayrou un potentiel Premier Ministre de Nicolas Sarkozy, une seule question se posait : le candidat UMP réussirait-il à nous offrir un visuel de ce genre ?

Et bien non. La porte de François Bayrou resta soigneusement fermée, celui-ci prenant garde de ne pas croiser le Candidat-Président.

Des paroles donc, mais pas d'images.

Du son, mais pas d'incrustation dans l'inconscient de l'électeur.

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