mercredi 25 avril 2012

"Fini le FN, bonjour l'ARN !" ou l'aboutissement de la stratégie de banalisation du Front national

Surfant sur la vague populiste déferlant en Europe, Marine Le Pen est sur le point d'atteindre son but : faire du Front National un Parti "normal", banalisé, bref, fréquentable.

Le magazine Challenges nous révélait hier un "détail" qui risque bien, lui, de marquer l'Histoire du FN.

« Alliance pour un Rassemblement National » : c’est le nom que Louis Aliot, compagnon de Marine Le Pen et numéro 2 du FN, a enregistré à l’INPI en janvier dernier.

Ce changement serait l’aboutissement de la stratégie d’envergure menée par Marine Le Pen.



L’ensemble des éléments reliant le Parti de « Marine » à celui de son illustre père sont peu à peu effacés.

Plus de flamme tricolore, absence du nom « Front National » sur les affiches de campagne, voir même désormais retrait du nom « Le Pen » pour ne mettre en avant que « Marine ».

Par l'adoption d'une nouvelle dénomination, l'extrême droite française ferait bien plus qu'accompagner simplement un changement de leader politique.

Il s’agit de l’incarnation d’un glissement de positionnement, désormais clairement affiché par Marine Le Pen.

Bien que conservant ses idées, Marine Le Pen ne souhaite plus seulement incarner l’opposition.

Elle veut exercer une opposition. Une opposition capable de se fondre dans le socle républicain, une opposition de participation, prête à prendre les rênes du pouvoir.

Alors que certains députés UMP de la Droite populaire ferment la porte à un vote PS en cas d’affrontement PS aux législatives, ce parti de « Rassemblement » aurait le mérite de leur offrir un échappatoire.

Prémices de ces rapprochements, selon Challenges, le site Internet www.rassemblementnational.fr  a été déposé à l’INPI par un proche du député du Nord Christian Vanneste récemment exclu de l’UMP après un énième dérapage extrémiste.
Marine Le Pen semble ainsi s’inspirer de l’extrême droite italienne, qui a créé l’Alliance Nationale en 1995 afin de procéder à une refonte, dans le but d'endosser une forme plus modérée de droite libérale et de devenir un parti de gouvernement…
Or cette stratégie ne semble pas  fonctionner. Le mouvement italien est aujourd’hui dissout, ses membres d’extrême-droite ayant refusé d’y adhérer ou l’ayant quitté peu à peu, tandis que  d’autres rejoignaient Berlusconi.
A suivre donc...

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