Une question sur le Fouquet's, et Nicolas bafouilla

Grand moment de télévision mercredi soir sur France 2.

Invité par David Pujadas dans le 20h, Nicolas Sarkozy s'est vu pour la première fois poser en direct LA question à laquelle tous ses conseillers doivent le préparer depuis des mois : regrette-t-il la soirée du Fouquet's, symbole de son début de mandat bling-bling ?

Et voilà que Nicolas Sarkozy paru troublé, bafouillant, balbutiant, bégayant :

Bien sûr ... franchement, si c'était à ... à refaire, je ... ne repartirais ... reviendrais pas dans ... dans ... ce restaurant, puisque ça a été vraiment le ... le feuilleton.

J'aurai l'occasion d'en parler aux Français.

Mais pour mieux ré-attaquer derrière, et là sans aucune hésitation :

Mais franchement, si après trois années de crise, cinq années de mandat, c'est la grave erreur qu'il faut que je confesse Monsieur Pujadas...

Quand je revois l'histoire de la Ve République, ce qui s'est passé avec un certain nombre de scandales retentissants, du Rainbow Warrior, de visites de chefs d'Etat français à des dictateurs, ou de réception de M. Jaruzelski ou de choses comme ça.

Mais enfin, je dois assumer ma part de responsabilités.

Quelle crédibilité accorder à cet acte de contrition ? Quel impact sur la suite de sa campagne ?

Nicolas Sarkozy y était forcément préparé mais a-t-il été surpris de "l'audace" de David Pujadas, au point d'en perdre ses mots ?

Je pense qu'il a voulu improviser plutôt que de débiter le laïus rédigé pour lui par ses communicants.

Il cherche alors à exprimer au mieux son regret,  qui doit paraître sincère et profond, afin de prouver aux Français qu'il a compris leur message quand un grand nombre semblèrent choqués par ce comportement.

En parallèle, il cherche également à ne pas paraître faible, et peut-être intérieurement n'est-il pas convaincu de la nécessité de s'excuser sur cette soirée de fête, dont il n'était même pas l'initiateur, puisque c'est son ex-femme Cécilia qui l'avait organisée pour lui.

C'est ce que la suite de l'interview semble démontrer :

Si Nicolas Sarkozy paraît réellement troublé par la façon dont il doit s'exprimer sur le sujet, il se reprend vite, passant à l'offensive en dénonçant de nombreux scandales de la République.

Et il paraît peu probable que les exemples qu'il cite aient trouvé grâce aux yeux de ses conseillers : en parlant de visites de dictateurs, il semble lui-même oublier les critiques liées à la venue du Colonel Kadhafi...

Ainsi, si le Président Sarkozy a pu faire des excès, une fois le costume de candidat endossé, Nicolas Sarkozy redevient un Homme, qui a fait des erreurs, les regrette et le reconnaît, assumant "sa part de responsabilité".

Nicolas Sarkozy s'est montré touchant, afin de lui-même mieux toucher les Français dans les 2 mois de campagne à venir.

C'est ce qu'il souhaitait faire, profiter de son passage dans ce 20h pour se positionner à nouveau comme proche du peuple, afin de retrouver l'alan de campagne 2007.